GuyVanLeemput néen1967,àHerentals.
J’ai étudié les mathématiques à l’université de Louvain (1985-1989). A cette époque j’ai également été formé en tant que céramiste par Geert Van der Borght. Plus tard, j’ai étudié la céramique (2001-2009) et la sculpture (2016-2017) à l’Académie des Beaux-Arts de Herentals. En juillet 2014 et septembre 2016, j’ai été « artiste invité en résidence » à la Sanbao Ceramic Art Institute, à Jingdezhen (Chine).
Depuis mon enfance, je suis fasciné par les régularités. Plus tard, j’ai compris qu’il était possible d’utiliser les mathématiques pour étudier la façon dont ces structures se forment. J’aime combiner les mathématiques et la céramique. Pour moi, le travail de l’argile est un yoga de l’esprit. Dans mon atelier, je peux oublier les chagrins quotidiens. J’y trouve la paix. Lorsque je travaille – au rythme de ma respiration – sur un nouveau bol, je sais très clairement ce qu’il faut faire. Toute mon attention se porte sur le travail, la porcelaine ne doit être ni trop humide ni trop sèche, je dois faire attention car un ballon peut se casser rapidement. Je n’ai donc pas le temps de m’inquiéter ou de penser à autre chose. Il n’y a que le bol qui naît, et le fait d’être là est un merveilleux cadeau.
Matériaux, température de cuisson, procédé :
Je commence par gonfler un ballon. Ensuite je prends de la porcelaine renforcée de lin. Je travaille le plus finement possible directement sur le ballon. Je commence par le fond du futur bol par le dépôt d’une mon cachet. Ensuite j’ajoute des petites cellules une par une en manipulant précautionneusement la porcelaine avec de petits outils en bois tout en essayant de ne pas trop la toucher avec mes mains. Je ne peux en ajouter qu’une petite partie quotidienement. Après un certain temps (une semaine, parfois un mois) lorsque la pièce est terminée, elle doit sécher uniformément. Ensuite, je peux dégonfler le ballon et enduire l’intérieur d’une couche de barbotine de porcelaine. Comme mes bols sont cuits à l’envers pour contrer les effets de la gravité et du processus de fusion à cette température élevée, je dois fabriquer un support pour chaque pièce. Enfin, la pièce est cuite à vif dans un four à bois à 1280 °C. Cette température élevée est nécessaire pour la résistance et la translucidité. La cuisson au bois donne au bol un beau blanc et « une fleur » de glaçure scintillante provenant de dépôts de cendres.
